Texte accompagnant la série de peintures SUMMERDRESS I – IV (or "Everybody has a body & memories too") exposée pendant le Salon de Noël 2008 à St Antonin Noble Val (82)

 

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Oubliez ma formation (in)formelle en art. Il m’a fallu faire un voyage de 60 ans afin de comprendre que la forme féminine (et l’esprit qui vient avec) est le plus beau produit qu’on puisse rencontrer dans l’évolution. Une femme écartant ses jambes avec l’intention de te connaître est le geste le plus puissant de bienvenue dans l’intimité humaine jamais créé. C’est l’espace offert afin de restaurer les liens perdus depuis longtemps. L’offre masculine, la canne à planter, ne me semble qu’instrumentale, développée pour l’effet, éphémère, et actuellement gauche. On plaisante là dessus sans arrêt, mais au fond il y a une histoire triste à raconter*.

La forme féminine et son esprit sont la source d’inspiration centrale dans l’histoire du voyage de ma vie. La forme féminine comme je la présente est une affaire sans le moindre déguisement (‘warts & all’ comme les Anglais disent). Je n’aspire pas à établir une norme de beauté. Les mains ou les pieds peuvent se manifester usés, un visage épuisé ou soucieux. Pourtant, c’est important que vous soyez conscient du fait que vous ayez un portrait devant vous (et pas seulement un nu ), y inclut tout ses composants, et que rien ne soit caché. Je peins le sexe féminin aussi ouvert que l’oreille (un de mes sujets favoris) ou un pied. Oubliez les connotations sales ici ; elles sont éventuellement dans votre tête, pas dans la mienne. Oubliez toute accusation de pornographie. Au contraire, je ferai tout pour éviter que ce type de liens se produisent. En fait, ma peinture sert à fêter la féminité et son esprit, pas à la déprécier.

Je comprends que votre ouverture à mes peintures sera déterminée par votre histoire personnelle. Dans le cas d’abus, ou d’une vie malheureuse avec son corps, il y a la possibilité de se sentir peu confortable devant mes peintures.

Pourtant, j’espère en cachette qu’observer mes peintures provoque des petites larmes, suivi par des pensées qui vous libèrent. Ce n’est pas du tout nécessaire de partager ceci avec moi, l’auteur de ces peintures. Je préférais être ce petit caillou dans votre chaussure que les Romains appelaient le ‘stimulus’.



15/10/2008


*) Je crois fortement à cette idée des Grecques de l’Antiquité où le mâle et la femelle, il y a longtemps, furent une entité. La séparation, pour moi, est la deuxième ‘big bang’. Ceci nous a forcé à rôder, souvent en pleine solitude, à la recherche de son complément. Clairement, dans la division de l’héritage le mâle a eu le dessus. Déplorable, mais apparemment pendant ce deuxième ‘big bang’ il n’y avait pas suffisamment de temps pour mieux nous équiper d’une manière équilibrée…
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